Critique ciné : Cry Macho

24 novembre, 2021

cry macho

Cry Macho, c’est un peu Clint Eastwood qui fait son baroud d’honneur, se donnant pour ce qui sera certainement la dernière fois son rôle de cowboy torturé mais droit dans ses bottes. Dans un contexte certes « moderne » (les glorieuses 80′s) et avec une intrigue bien différente, mais on ne peut s’empêcher d’y penser. Le hic, c’est qu’il avait déjà fait ça magistralement dans Impitoyable… il y a déjà presque trente ans. Et depuis, il n’y avait plus rien à dire. On se retrouve ainsi face au film d’un très vieux monsieur, avec du cœur (on pense à Sur la route de Madison) mais plus des masses de sève, en témoignent par exemple la course-poursuite la plus molle de l’histoire du cinéma ou LE coup de poing du film, au montage plus que douteux. Rien qui ne viendra entacher une carrière de toute façon légendaire mais quand même, on se dit qu’un Mel Gibson aurait tellement été plus approprié pour le projet…

Critique ciné : Aline

23 novembre, 2021

aline

Annoncé de longue date mais repoussé pour cause de Covid, Aline débarque enfin en salles pour nous raconter la success-story de Céline Dion. Ou presque. Enfin si, mais… ce n’est pas si simple. Car autant Valérie Lemercier s’amuse à brouiller les pistes de manière inédite dans un biopic (rien que changer le nom de la star, c’est assez osé), autant elle s’attache à reconstituer plus que fidèlement les grands moments de la vie de la star. Ou en tout cas l’image publique qu’on en a et c’est là la force du projet, qui prend des distances comme pour mieux reconnaître qu’il ne peut évidemment recréer à l’exact toute une vie en 2h et en profite en même temps pour constituer une image d’Epinal, une vision commune à laquelle elle offre une performance bluffante et son humour pince-sans-rire typique. On en viendrait presque à réviser notre jugement sur l’histoire d’amour entre Aline / Céline et son manager… ou pas, ça reste douteux cette histoire de pygmalion, mais le film est quand même très bien !

Critique ciné : Barbaque

13 novembre, 2021

barbaque

Qui n’en veut d’un peu d’humour bien noir, bien grinçant ? Pour tous ceux que le tout-venant de la comédie française fait poliment bailler aux corneilles, la nouvelle comédie de Fabrice Eboué est un rendez-vous à ne pas manquer, une péloche à la fois méchante comme un chihuahua teigneux et tendre comme un faux-filet de bœuf de Kobe. Mais surtout, la vraie force de Barbaque, c’est la rencontre de Eboué et Marina Foïs, deux comédiens dont les humours sont particulièrement complémentaires et à l’alchimie évidente à l’écran, amenant de l’émotion dans cette histoire drôlement sordide. Une pièce de choix, ma p’tite dame !

Critique ciné : The French Dispatch

13 novembre, 2021

the french dispatch

Avec The French Dispatch, le réalisateur Wes Anderson se fait un bon gros kif : il continue de creuser la voie du « cinéma animé » qui lui réussit toujours aussi bien et, cerise sur le gâteau, ce francophile invétéré s’offre une excursion dans l’Hexagone des 60′s. Emporté par sa gourmandise, il opte pour la forme du film à sketches afin d’aborder le plus de facettes possibles mais ce faisant, il casse un peu le rythme de son œuvre. On passera néanmoins vite sur cet écueil tant il sait donner corps à ses personnages – même les plus excentriques – et fait montre d’une mise en scène sans cesse inventive et élégante, au doux parfum suranné qui colle si bien avec sa vision carte postale de la France. Un nouveau délice au compte d’Anderson, un !

Critique ciné : Ron débloque

11 novembre, 2021

ron debloque

Production Disney travestie sous la bannière 20th Century (adieu le « Fox », snif…), Ron débloque a tout des films animés de la maison-mère et ne révolutionne donc rien, se calant confortablement dans les ornières du récit type « le garçon et son ami hors du commun ». Pourtant, on ne peut lui nier l’intelligence d’avoir su adapter ses ressorts narratifs à des thématiques modernes, que ce soit dans les incarnations de la menace ou dans un discours faisant de la prévention utile (surtout auprès des plus jeunes) sans non plus diaboliser. Et puis, s’il faut reconnaître des qualités à un héritage disneyen, c’est bien celui de savoir créer des personnages immédiatement attachants, Ron étant un peu la fusion de Wall-E et Baymax. Alors oui, il n’est pas si mal ce film, c’est même plutôt cool. Surtout quand on le voit le lendemain du nullissime La Famille Addams 2

Critique ciné : La Famille Addams 2 – Une virée d’enfer

11 novembre, 2021

la famille addams 2 une viree d enfer

Suivant la logique des films de Barry Levinson, La Famille Addams 2 : Une virée d’enfer emmène nos bien-aimés freaks hors de leur zone de confort (ou « de malaise » plutôt, pour eux) pour les plonger dans le grand, le vrai monde. Car après tout, si ça avait marché à l’époque, pas de raison que ça ne le refasse aujourd’hui. Surtout que l’idée fait sens. Pourtant, comme ses personnages qui ne suivent pas l’itinéraire initialement prévu de leur road-trip, le film réussit l’exploit de ne jamais suivre la voie qui lui était toute tracée à force de… normaliser les Addams ? Sérieux, ils ont osé ? Ils ont osé faire du clan des idiots qu’on croirait tirés des Marseillais ? Ils ont osé les trimballer dans une odyssée américaine la plus lambda possible alors qu’on aurait adoré les voir visiter les lieux « hantés » des States ? Et surtout, ils ont osé aller jusqu’à même remettre en cause le noyau familial au travers d’une intrigue inepte ? Bah oui, ils l’ont fait. Oserons-nous alors oublier cette honteuse incarnation de la création de Charles Addams ? Bah oui, c’est déjà fait.

Critique ciné : Eiffel

18 octobre, 2021

eiffel

Elle trône là, immobile et immanquable. On la côtoie depuis toujours mais finalement, la connais-t-on vraiment ? Découvrir ses origines sur grand écran avait en tout cas quelque chose d’intrigant, d’inédit, la promesse d’un grand film historique à la française comme on en voit trop rarement. Mais Eiffel, en fin de compte, ce n’est pas ça. Non, pourquoi s’intéresser à la construction d’un monument mythique et aux défis que ça représentait quand on peut se focaliser sur une romance contrariée dont la tiédeur ne ferait pas même dresser un sourcil en EHPAD ? Hein, pourquoi ? Après tout, ça coûtera moins cher et on donnera l’impression d’avoir des choses à dire, à incarner. Mais il y a des fois où le projet est plus intéressant que l’homme et là, pas de pot, c’était pile le cas. En prenant ce parti jusqu’à l’excès, le film se retrouve au ras des pâquerettes et ne nous sortira de notre ennui que lors de deux séquences vertigineuses, amers témoins de ce qu’il aurait pu être.

Critique ciné : Mourir peut attendre

18 octobre, 2021

mourir peut attendre

L’éternel James Bond est de retour pour une nouvelle mission qui sera aussi la dernière de Daniel Craig, l’acteur ayant décidé de rendre pour de bon le costard de 007 après ce Mourir peut attendre. Un tournant qui se devait d’être célébré en grande pompe mais qui rate finalement sa cible, la faute à une décision lourde de conséquences : faire des cinq Bond avec Daniel un arc narratif à part, entier. Une idée qui aurait pu être porteuse si elle avait été envisagée plus tôt mais là, cet ultime volet donne le sentiment de raccrocher les wagons comme il peut aux dépens de son intrigue (voir comment le méchant est effacé malgré son potentiel) et flingue son rythme sur ses pénibles 2h40 de durée, jusqu’à un final anthologique… pas forcément pour de bonnes raisons. Enfin, pas de quoi pleurer : on peut toujours se dire que ce film n’est pas un vrai Bond…

12345...148